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Haenyo, "les femmes de la mer" sur l'île de Jeju en Corée du Sud
Le saviez-vous ?
12/09/2018

Le terme « Haenyo » ne vous dit rien ? Et pourtant les femmes derrière ce nom méritent d’être connues !

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

QUI SONT LES HAENYO ?

Les Haenyo, traduit littéralement par « les femmes de la mer » sont les extraordinaires pêcheuses de l’île de Jeju au Sud de la Corée. Ces femmes à l’apnée incroyable peuvent nager jusqu’à 20 mètres de profondeur, sans bouteilles et malgré leur âge bien souvent avancé (la moyenne d’âge des Haenyo est de 65 ans !). Plongeuses téméraires, elles héritent des connaissances pointues des océans et de leur faune de générations en générations. Elles sont les mères, les chefs de famille, le cœur culturel et le moteur économique de Jeju.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elles sont reconnues patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2016.

            JEJU, UNE SOCIETE MATRIARCALE

Alors que la Corée du Sud est régie par une organisation largement patriarcale héritée des inspirations confucianistes traditionnelles, l’île de Jeju diffère par sa structure matriarcale. Ses représentantes ? Les Haenyo !

Revenons quelques instants sur l’histoire de Jeju pour expliquer ce phénomène. Au XIXe siècle, des taxes furent apposées à l’activité de la pêche à Jeju pour … les hommes ! Les femmes ont dès lors pris le relais et ont commencé à enfiler masques et combinaisons pour apporter non seulement subsistance, mais également richesse et reconnaissance à leur famille. En effet, les produits de la mer étant le revenu principal sur l’île, ces femmes sont vite devenues les cheftaines familiales – transformant au passage le fonctionnement de la société et de sa hiérarchie en profondeur. Les hommes de leur côté s’occupaient des foyers et des enfants.

            VERS LA DISPARITION DES HAENYO…

Les Haenyo sont toutefois en voie de disparition – et, paradoxalement, cela est précisément dû à leur réussite. En effet, ces femmes gagnant désormais suffisamment leur vie de la pêche et des exportations, notamment vers le Japon, peuvent envoyer tous leurs enfants – filles y compris – à l’école. Ces dernières se tournent généralement plus volontiers vers le tourisme, industrie florissante sur l’île de Jeju depuis quelques décennies. Les Haenyo se font donc moins nombreuses, et surtout de plus en plus âgée, ce qui remet en question l’existence de ce métier ainsi que la structure matriarcale tout entière de l’île.

Ces splendides photos sont tirées de la série "The Free-Diving Haenyeo" par le photographe coréen Hyung S. Kim.